Que s’est-il passé à Montreux-Vieux un 09 avril ?

Nouvelle visite du Président de la République

09 avril 1916 Nouvelle visite du Président de la République. Il est arrivé en gare de Mx-Vx à 1h à 2h il était en mairie. Il a remis quelques décorations et repartit.Le Général Franchez d’Espérez commandant l’armée de l’Etat a passé la nuit au presbytère

9 avril 1916 : le président Raymond Poincaré et Léon Bourgeois à Montreux-Vieux.

(Résumé de cette visite à partir des Mémoires de Guerre de Poincaré par Daniel Lougnot)

 

Le dimanche 9 avril 1916, Léon Bourgeois[1] exprime le souhait d’accompagner le président de la République, Raymond Poincaré sur le front.  Le chef de l’État ne veut pas lui refuser mais est inquiet de l’emmener en première ligne en raison de son état de santé. Il prépare un programme pour lui éviter trop de fatigue. Souffrant des reins et de la vessie, Bourgeois est soumis à un régime sévère, mais Poincaré apprécie sa compagnie et sa conversation. Ils quittent la gare de l’Est dans la soirée du samedi et arrivent à Belfort à 9 heures. Les généraux Étienne de Villaret et Georges Demange les attendent.

« Nous avons visité les lignes de défense de Belfort que Paul Doumer a trouvées récemment insuffisantes et qu’il a dénoncées comme telles à la commission sénatoriale. Derrière la première et la deuxième position, nous avons parcouru successivement les lignes B et A. Nous sommes revenus de Delle à Dannemarie où Bourgeois a pour la première fois, pris contact avec l’Alsace. Il était visiblement très ému. Notre arrivée n’était cependant pas annoncée, la ville n’était pas pavoisée comme à mon dernier voyage et c’est à peine s’il y avait quelques troupes rangées sur la place, quelques notables sur notre parcours. Le vieux curé[2] que j’avais décoré naguère[3] est mort, mort sans avoir vu son pays définitivement rendu à la France« , écrit Poincaré. Une visite de l’école a été très appréciée par Léon Bourgeois. Avant d’ajouter :  « Nous sommes revenus déjeuner dans le train, à Montreux-le-Vieux, sur terre alsacienne, avec les généraux Villaret[4] et Demange[5], avec Messimy, qui commande maintenant près de Dannemarie, et avec Paul Morel, député de Vesoul, ancien sous-secrétaire d’État, mobilisé à Montreux« .

Visite du président Poincaré[6]. Devant la poste allemande incendiée le 13 août 1914. De droite à gauche, vétérans alsaciens médaillés de 1870, le curé alsacien auquel monsieur Poincaré tend la main[7], le maire avec l’écharpe française[8], le général de Villaret, le général Demange, le général de Contades[9], les enfants des écoles. On remarquera que l’inscription « Kaiserliches Postamt » a été arrachée et partiellement réutilisée pour créer le mot « Postes ».

Après déjeuner pendant que Léon Bourgeois se repose, le président Poincaré remet des décorations à des officiers et des soldats de la 10e division de cavalerie et des 24e et 30e corps d’armées. De nombreux habitants assistent à la cérémonie qui a lieu devant la gare. Les officiers se déplacent ensuite à Masevaux. Ils y visitent l’église, bientôt rejoints par de nombreuses familles. Poincaré mentionne dans ses Mémoires à cette date : « J’ai laissé 500 francs au maire pour les victimes d’avions allemands. Nous avons ensuite remonté la jolie vallée de la Doller jusqu’à Sewen. Nous nous sommes arrêtés aux usines de Niederbrück qui fabriquent désormais des obus et qui ont aussi reçu la visite des avions allemands. Nous revenons à Giromagny où nous visitons l’école des petits Alsaciens que le bombardement de Seppois a forcés à quitter leur village natal. Je laisse 1000 francs à Laurent-Atthalin[10], administrateur militaire pour les évacués. Je dîne dans le train en tête-à-tête avec Léon Bourgeois qui est ravi de son voyage« , conclut Poincaré.


[1] Léon Bourgeois, né le 29 mai 1851 à Paris et mort le 29 septembre 1925 au château d’Oger (Marne), est un homme d’État français.

Issu d’une famille modeste et républicaine, Léon Bourgeois intègre l’administration française en 1876, puis devient préfet du Tarn six ans plus tard. Élu député radical en 1888, il entame une longue carrière ministérielle quelques mois seulement après son élection à la Chambre des députés. Il devient alors un personnage éminent de ce régime parlementaire qu’est la IIIe République, puisqu’il est nommé ministre de l’Intérieur en 1890.

En 1895, il est nommé président du Conseil des ministres ; dirigeant un gouvernement exclusivement radical, il voit sa volonté d’instituer une politique de solidarité contrariée par le Parlement, et plus particulièrement par le Sénat. Démissionnaire, il reste cependant membre du gouvernement, chargé de portefeuilles régaliens comme les Affaires étrangères. Parlementaire aguerri, il est l’un des rares hommes politiques à avoir présidé les deux chambres du Parlement que sont la Chambre des députés, entre 1902 et 1904, et le Sénat, de 1920 à 1923.

Devenu en 1920 président du premier Conseil de la Société des Nations, Léon Bourgeois est également cette même année lauréat du prix Nobel de la paix.

[2] Jules Halm.

[3] Décoré des insignes de la légion d’honneur lors de sa visite à Dannemarie du 24 janvier 1916.

[4] Etienne de Villaret, commandant la 7e armée.

[5] Marie-Georges Demange, commandant de la région fortifiée de Belfort.

[6] BDIC, fonds Valois-Alsace (VAL 319/164).

[7] Le chanoine Tschirhart.

[8] Jean-Pierre Violard.

[9] Erasme de Contades-Gizeux, commandant la 10e division de cavalerie.

[10] Le capitaine Laurent-Atthalin fut précédemment le premier administrateur du cercle de Dannemarie.

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