On pouvait lire : Vexations allemandes

On pouvait lire : Vexations allemandes

M. C. Seale Hayne, membre du Parlement britannique, adresse une lettre au Times dans laquelle il se plaint amèrement des vexations dont il a été l’objet de la part des autorités allemandes à la frontière de Montreux-Vieux, parce que son passeport n’était pas revêtu du visa de rigueur. Il fut obligé de rebrousser chemin jusqu’à Belfort et de là il partit pour Bâle, d’où il put gagner sa destination, aucun visa ni aucun passeport n’étant exigés en sortant du territoire suisse pour se rendre en Allemagne. ,

M. C. Scale Hayne proteste énergiquement contre les procédés peu courtois en usage chez les employés allemands lorsqu’ils ont affaire à des membres du Parlement britannique :  » Il y a quelque consolation, dit-il, à constater que la France républicaine n’a pas usé de représailles et n’est pas revenue au système suranné des passeports qui, semble-t-il, parait être devenu une nécessité de défense pour l’Allemagne. » «  La morale de toute cette histoire, dit-il en terminant sa lettre, c’est que, aussi longtemps que sévira la manie des passeports, les touristes anglais et américains feront sagement d’éviter de passer par l’Allemagne. »

 Gil Blas jeudi 20 septembre 1888