Nouvel incident à la gare de Montreux-Vieux

INCIDENTS DE FRONTIÈRE {Dépêche de notre correspondant) Belfort, 10 juin 1888. Depuis quelques jours, deux brigades d’agents de la police allemande sont cantonnées à Montreux-Vieux. Ces brigades font la navette entre Mulhouse et Montreux-Vieux. La 1ère brigade arrive le matin et reste jus qu’au soir ; la 2e arrive le soir et repart le matin. Les brigades d’agents sont à la disposition du commissaire de police de la gare de Montreux-Vieux; elles ont pour consigne de suivre jusqu’à Mulhouse ou plus loin les personnes qui paraissent suspectes. Cinq voyageurs ont été arrêtés à la frontière; on leur a permis de dîner dans là gare avec défense d’en sortir. Trois gendarmes et le commissaire les surveillaient pendant leur; repas. Dès qu’il y eut un train pour Belfort, ordre leur fut donné de partir. Le commissaire de police.de Montreux-Vieux est très connu des Alsaciens, et ils le redoutent. Ce commissaire était inspecteur’ du lait à Mulhouse ; aussi l’appellent-ils tous l’homme au lait, Au dernier moment, j’apprends que les brigades de gendarmerie viennent d’être renforcées. Les trains d’Alsace sont très peu utilisés.

Sources : Le Petit Journal 12 juin 1888

Nouvel incident à la gare de Montreux-Vieux

Belfort, 5 décembre 1888. Décidément, la série des incidents continue à la gare de Montreux-Vieux. – Depuis qu’un nouveau commissaire spécial est installé gare, il se passe presque pas de jour qu’on ne signale quelque incident nouveau. A présent, c’est au tour des enfants à être victimes des mauvais traitements des douaniers allemands.

Un petit garçon de neuf ans, nommé Schuster, dont, les parents habitent l’Alsace qui est élève interne au lycée, avait été appelé dans sa famille. Arrivé à Montreux-Vieux après avoir traversé la salle des douanes pour se rendre dans la salie d’attente l’inévitable commissaire. flanqué de demanda au petit son passeport. Naturellement l’enfant qui était alsacien n’en avait pas. Là-dessus il est brutalement repoussé. dans la salle des douanes mais l’enfant proteste l’un des gendarmes le gifle, Le petit est revenu tout en larmes au lycée; partant sur ses joues les traces des brutalités des agents allemands.

Sources : Le matin 6 décembre 1888