Le Capitaine Joseph Schlicklin
Le 17 décembre prochain il y aura 68 ans que Montreux-Vieux perdait le capitaine Joseph Schlicklin assassiné en 1954 dans la région de Saigon. Il avait 47 ans, il était l’époux de Marie Louise Valentin. Ils se sont t mariés à Nancy le 7 novembre 1931.
Joseph Schlicklin, promu capitaine en 1949 est né le 15 novembre 1907 à Montreux-Jeune. Il avait derrière lui une brillante carrière militaire. Il était chevalier de la Légion d’Honneur et fut l’un des premiers compagnons du Général De Gaulle à Londres et l’un des héros légendaires de Bir-Hackeim.
Les décorations du Capitaine Joseph Schlicklin
Lieutenant dans la Légion étrangère, lors du déclenchement des hostilités, en 1940 il participa à de nombreux combats, aussi sa poitrine était-elle couverte de décorations, toutes gagnées au feu. Citons entre autres : la Croix de Guerre 1939-1945 avec deux citations, la Médaille de la Resistance, la Croix du Combattant, la Médaille Coloniale, la Médaille Commémorative Française, la Médaille des Blessés, la Médaille de la Libération Norvégienne, la Médaille Commémorative de Narvick et il était aussi officier du Nicham Iftikar.
En avril 1940, Joseph Schlicklin est à Narvick (Norvège). Puis de là, il rejoint l’Ecosse pour revenir se battre en Bretagne. Après l’appel historique du Général De Gaulle le 18 juin 1940, il traverse la Manche avec ses Légionnaires pour se rendre à Londres dans le but de se mettre au service de la France libre.
Dès septembre 1940 on le retrouve devant Dakar, en compagnie de l’Amiral d’Argenlieu, puis de là, il est envoyé au Gabon. Au printemps 1941, il participe à la campagne d’Erythrée puis à la campagne de Syrie. Un an plus tard, il se bat à nouveau en Cyrénaïque (province d’Afrique du Nord) en compagnie du général Koenig, prend part à la bataille d’El Alamein en Lybie et à celle de Bir-Hackeim. De là il est envoyé en Tunisie en mai 1943, il participe ensuite au débarquement d’Italie puis au débarquement de Saint-Tropez le 15 août 1944. Après 4 années de luttes continuelles, il retrouvait enfin sa patrie. De repos, il veut participer à la campagne d’Alsace, à la libération de la province qui l’a vu naître. C’est ainsi qu’en novembre 1944 il participe à la libération de Belfort. De là il part sur le front des Alpes ou il est blessé par l’explosion d’une mine en 1945. Le jour de l’Armistice il est en convalescence dans ses foyers. Tous ces divers champs de bataille lui donnait l’occasion de se distinguer en sa bravoure le fait vivement apprécié de ses chefs qui lui décernent de multiples citations (citation à l’ordre de l’Armée, citation à l’ordre de la division …) C’est en 1948 qu’il a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur pour services exceptionnels de guerre. Après la guerre il est envoyé en occupation en Allemagne, à Fribourg, et c’est là qu’il se voit nommer Capitaine le 1er octobre 1949.
En 1953, la Capitaine Schlicklin a décidé de partir pour un nouveau théâtre d’opérations, en Indochine. Affecté comme officier-adjoint au gouverneur dans une province de Cochinchine il a accueilli avec joie la fin des hostilités et le calme revenu. C’est alors qu’après l’Armistice, il se vit nommer au poste de Trang Bang, près de Saigon, ou il faisait les fonctions de commandant, il figurait au tableau d’avancement pour ce grade et venait d’être proposé à l’Etoile Noire du Bernis, haute distinction honorifique du Sud-Vietnam. .Alors qu’il comptait revenir en France pour terminer, dans le calme, sa brillante et exceptionnelle carrière militaire, le sort en a décidé autrement.
Obsèques des Capitaines Joseph Schlicklin et Jacques Chanteloz le 27 décembre1954 à Saigon.
Le Général Le Van Thy épingle l’Ordre National sur le cercueil du Capitaine Schlicklin