Souvenir d’un chant de Théodore Botrel intitulé : « En Alsace »
A l’école, en classe de fin d’études, il fallait apprendre par cœur un certain nombre de chants. Parmi eux un chant militaire de Théodore Botrel intitulé « En Alsace » ou il cite le village de Montreux-Vieux. Cet auteur-compositeur d’origine bretonne (1868-1925) qui est notamment l’auteur de « La Paimpolaise » avait épousé une alsacienne.
Sa chanson « En Alsace » il l’a interprété pour la première fois dans une salle de la maison où habitait la famille Boyat de Montreux-Jeune. A ses côtés se tenait un acteur de la Comédie-Française. Trois jeunes filles, petites paysannes émerveillées furent les premières auditrices d’un chant qui magnifiait l’amour de la France pour l’Alsace et en hommage aux officiers qui, en arrivant à l’ancienne frontière à la sortie du petit bois qui domine Montreux-Vieux faisaient arrêter leurs troupes et commandaient : « Garde-à-vous ! Voici l’Alsace. Présentez Armes «
« Quand nous franchîmes la frontière Pour reconquérir le pays Où depuis la dernière guerre Tant d’exilés sont endormis Sur un ton nostalgique et tendre, Dans le vent les sapins chantaient Nous fûmes surpris de comprendre Ce qu’entre eux ils se chuchotaient Des Vosges fidèles, Sombres sentinelles, Comme aux anciens jours Les sapins d’Alsace Parlent à voix basse En français toujours, Toujours ! | Le lendemain c’était dimanche D’un talon sonore et joyeux Nous martelions la route blanche Qui descend jusqu’à Montreux‐Vieux Les cloches de chaque village Carillonnaient à l’unisson Et nous comprenions leur langage Et leur prière et leur chanson Des vertus chrétiennes Ferventes gardiennes, Comme aux anciens jours Les cloches d’Alsace Sonnent dans l’espace En français toujours, Toujours ! | Dieu fêté, la journée entière On nous fêta dans le hameau Et, dédaignant la lourde bière On nous versa du vin nouveau ; Et, le vin montant à la tête Ainsi que « l’eau du cœur » aux yeux, Chacun poussa la chansonnette Dans le doux parler des aïeux Oui, quand il faut boire, Ô France ! à ta gloire, Comme aux anciens jours Le vin blanc d’Alsace Fait chanter la Race En français toujours, Toujours ! | En rouvrant l’école publique Aux petits alsaciens ravis On dicta cette phrase unique : « La douce France est mon pays » Et tous les écoliers de dire A leur nouvel instituteur : « Sans faute nous saurons l’écrire Cette phrase on la sait… par cœur ! » Ah ! Vive l’Aurore Qui nous rit encore Comme aux anciens jours Fidèle et tenace, Le peuple d’Alsace Est français toujours, Toujours ! |
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