Les Armoiries

Les Armoiries

Les Armoiries de Montreux-VIEUX

« D’or au lion rampant de sable à la queue fourchue, lampassé de gueules à la bordure engrêlée de gueules » telles sont les armoiries officielles de notre commune telles qu’elles ont été établies par la commission départementale d’héraldique présidée par M. Christian Wilsdorf, directeur des Archives départementales chargé de l’armorial des communes du département du Haut-Rhin.

Ainsi le village de Montreux-Vieux a été, à son tour, doté d’armoiries officielles, celles-ci lui faisant encore défaut. Les armoiries retenues par la commission s’expliquent par l’appartenance du village aux sires de Montreux depuis le 12è siècle. Le lion dressé sortant ses griffes et tirant la langue figure en effet, en bonne place dans le blason des comtes de Reinach, anciens seigneurs de Montreux- desquels on parle pour la première fois en 1170. C’est en effet à cette date qu’Albéric de Munstérol est chef de métairie selon un acte de vente de Rambold de Spechbach à l’abbaye de Bailla.
En 1188 Werner de Montueux signe comme témoin une charte d’Henri ber évêque de Bâle par laquelle ce prélat exempte le monastère de Lieu-Croissant de tout péage dans l’évêché.
En 1194, Hugues de Montreux était chanoine de l’Eglise de Bâle. En 1281, Werner de Montreux sert d’arbitre dans une composition entre l’évêque de Bâle Henri d’Isny et Thiébaut Comte de Ferrette de leurs prétentions réciproques sur Florimont.
En 1291, Othon de Montreux figure comme témoin dans une vente faite par le prévôt d’Oelenberg à l’abbaye de Lucelle. Au 13ème siècle dame Louise de Montreux meurt au couvent d’Unterlinden à Colmar.
En 1333, Féry de Montreux était investi de ce fief. Il rend foi et hommage au marquis de Bade époux de Jeanne de Montbéliard, veuve d’Urlric II, comte de Ferrette et de laquelle le fief de .Montreux relevait après la mort d’Ulric En 1347, le fief de Montreux échoit en partage à Ursule de Ferrette, comtesse de Hohenberg-Monfort. Le fief était alors tenu par Jean de Montreux fils de Guillaume.
En 1350, Albert d’Autriche époux de Jeannette de Ferrette, rachète de celle-ci le domaine de Montreux. C’est de cette année que date la dépendance du fief de Montreux du château de Delle, relevant directement de l’Empire et possession de la maison d’Autriche.
Le 24 Juillet 1351 Jean de Montreux, qualifié du titre de baron donne en fief héréditaire à un bourgeois de Bâle, le village de Willer près de Saint-Léger. Le 9 Juillet 1386, Frédéric de Montreux périt à la bataille de Sempach avec de nombreux gentilshommes alsaciens.
En 1453, Georges de Montreux est institué prévôt de Belfort mais en 1458 le fief est partagé entre les deux fils de Jean de Montreux, l’un recevant Foussemagne, Montreux-Vieux, Montreux-Jeune, Bretagne et Fontaine et l’ainé Frédéric, Chavannes-sur-l’Etang, Lutran, Magny, Romagny, Valdieu, Chavannes les Grands, Cunelières et Frais.
Mais en 1474, Antoine de Montreux qui avait pris parti pour Charles le Téméraire contre l’archiduc Sigismond est dépossédé de son fief. En 1585, le domaine de Frédéric devait revenir aux enfants de Louis de Reinach Montreux Mais dès 1560, Ferdinand 1er avait substitué une autre branche des Reinach à celle de Louis de Reinach-Montreux, la branche de Henri dont les descendants formèrent les Reinach-Foussemagne, Muntzingen et Hirtzbach.
Les Reinach-Montreux s’éteignirent en 1704

M. Lougnot 14 mai 2021

La première chose importante est la description
officielle (définition administrative proposée
initialement par la commission d’héraldique) du
blason de Montreux-Vieux : « D’or au lion rampant
de sable à la queue fourchue, armé et lampassé de
gueules à la bordure engrêlée de même ». Cette
description était reprise mot pour mot de celle
des armoiries de la famille noble de Montreux qui
figurait dans les armoriaux les plus anciens.
Après quelques discussions avec le maire de
l’époque, cette commission s’est ridiculisée en
décidant de simplifier ces armoiries pour adopter
la description suivante : « D’or au lion rampant
de sable, lampassé de gueules, à la bordure
engrêlée de même ». Et finalement, elle a pondu
une représentation dans laquelle la bordure était également modifiée.
Comme vous l’indiquez, cette famille noble
apparait à la fin du 13e siècle ; elle était
issue à la fois des comtes de Toul et des comtes
de Ferrette et appartenait ainsi à la descendance
des Très anciennes familles de Lorraine et de Bar-Montbéliard.

La deuxième chose importante est le fait qu’il
existait du 12e au début du 15e siècle une
famille dite « de Montreux-Vieux » qui étaient des
ministériaux des comtes de Ferrette et dont
certains furent armés chevaliers. Ils ne faut pas
les confondre avec les Montreux évoqués
précédemment. Comme le montrent leurs alliances,
il s’agissait de petite noblesse d’extraction
roturière. A ce propos, il faut savoir qu’Albéric
de Montreux ou Werner von Münsterol, cités par
tous les anciens auteurs n’ont vraisemblablement
rien à voir avec la famille de Montreux et la
seigneurie éponyme ; et de toutes façons, ils
vivaient plus de 100 ans avant l’apparition de cette famille.

Troisième chose importante, quelle que soit la
notoriété et la puissance des Reinach, ils n’ont
historiquement rien à voir avec les Montreux. Le
lion rampant apparaissant sur leurs armoiries est
un pur hasard, et ce lion est cappé et contourné
(regardant vers la droite). Les Reinach
n’apparaissent dans le paysage montreusien qu’à
la toute fin du 15e siècle au moment où Louis de
Reinach épouse Marie de Montreux, l’une des
filles de Frédéric de Montreux dernier
représentant de la branche aînée de cette famille
et dépourvue d’héritier mâle. Louis de Reinach,
modeste chevalier au service des Habsbourg,
hérita donc avec deux autres gendres de Frédéric
de Montreux de sa succession féodale. Et une
autre branche des Reinach achêtera un siècle plus
tard, les restes de la part de seigneurie que
possédait encore les derniers descendants de la
branche cadette des Montreux, ce qui permettra
grace à un mariage entre ces deux branches de
Reinach de « réunifier » la vieille seigneurie de Montreux.

Et pour bien remettre les idées en place, il faut
avoir conscience que la puissance et la notoriété
des Montreux, ce que les historiens appellent le
niveau de noblesse, était bien supérieur à celui
des Reinach au moment où Louis a épousé Marie de
Montreux. Lorsque j’avais rencontré le baron
Maurice de Reinach qui avait bien voulu écrire la
préface de mon bouquin sur les Trois Montreux, iI
insistait beaucoup sur ce point et me disait
qu’il aurait aimé que les hasards de l’histoire
l’aient fait descendre de cette famille ; il
déplorait sue ses ancêtres de la branche des
Reinach-Hirtzbach n’aient pas les Montreux dans leur ascendance.

En conclusion, cela montre bien que ceux qui ont
aujourd’hui en charge les affaires de la commune
se sont fourvoyés en introduisant ce logo
charmant mais ridicule à côté du blason
prestigieux des seigneurs de Montreux. Ils
manquent décidément du minimum de culture que
réclame leurs fonctions. Mais je vois qu’il en
est malheureusement de même dans la plupart des
villages de cette ancienne seigneurie.


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