Souvenirs du Café-Restaurant « Au Passage à Niveau »
Marguerite et Louis Thurlingue ont acheté en 1967, après le décès de Madame Ackermann (ancienne propriétaire), le café-restaurant « Au Passage à Nveau » situé, 7 rue de la Libération à Montreux-Vieux. Ils ont ouvert l’établissement au printemps 1968, peu de temps avant la grande grève de mai 1968 C’était un relais routier avec une clientèle d’habitués, notamment les chauffeurs du dépôt Helminger (devenu Mory) voisin et du dépôt de produits pétrolier Total.
La journée type du café-restaurant de campagne.
Louis ouvrait à 4H45 pour accueillir les premiers chauffeurs de Total. Ils venaient se réchauffer après avoir chargé leur camion sur la plate forme exposée à tous vents. Ensuite passait les livreurs de L’Alsace et des DNA qui venaient d’apporter les journaux aux porteurs du canton. Vers 7 heures passaient les ouvriers qui profitaient de lire le journal en buvant un café-rhum avant d’aller au travail. Ils étaient remplacés par les retraités qui s’arrêtaient en allant chercher le pain. A midi se retrouvaient tous les représentants et ouvriers des entreprises travaillant sur le secteur. La cuisine de Marguerite était réputée et copieuse. L’après midi il y avait toujours une table de joueurs de belote qui ne désemplissait jamais. Il y avait toujours un client prêt à prendre la place du partant. La fin d’après midi était le moment où tous les ouvriers qui passaient par là, venaient raconter leur journée de travail et se plaindre de leur patron qui ne les payait jamais assez à leur goût. Après 19H, généralement, les portes se fermaient.
La belle époque où il y avait du travail.
L’établissement à pu prospérer car il a connu l’époque où il y avait du travail à Montreux-Vieux. Certains se souviendront du grand chantier itinérant de l’électrification de la voie de chemin de fer avec son train de travailleurs stationné en gare de Montreux-Vieux. C’était l’époque de la « Filature et Tissage du Territoire », des transports « Helminger » et du dépôt « Total » avec son train de wagons citernes qui manœuvrait tous les 2 jours à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il arrivait aussi de temps en temps qu’un directeur d’entreprise voisin vienne récupérer ses employés qui n’avaient pas rejoint leurs postes de travail après la pause qui quelques fois se passait au Café. Certaines épouses venaient de temps à autres rappeler à leur mari qu’elles l’attendaient depuis quelques heures……
Le Restaurant « BIO » avant l’heure
Louis et Marguerite avaient une basse cour et cultivaient un grand jardin. Marguerite cuisinait ses légumes en saison et utilisait les œufs de ses poules. Les poules étaient nourries avec les restes du Restaurant. On recyclait déjà à l’époque. A l’automne les plats de viandes étaient fréquemment et copieusement garnis de champignons des bois cueillis par Louis. Certains clients venaient de loin pour déguster les produits du jardin. De nombreux repas de communions ont été servis par Louis et Marguerite. Parmi les spécialités de Louis et Marguerite, on peut citer les « filets de sole meunière », le « civet de marcassin » et l' »Oxtail lié au cognac ».
Deux fois par an, le Restaurant se déplaçait à la salle des fêtes de Montreux-Vieux pour servir le repas de la Sainte Barbe des pompiers et la fête des personnes âgées.
La crèche