Joseph Rossé, député né à Montreux-Vieux autonomiste

Le député Joseph Rossé

 Joseph Rossé, député né à Montreux-Vieux autonomiste

Eminente figure autonomiste alsacienne de l’entre-deux guerres, Joseph Victor Rossé nait le 26 août 1892 à Montreux-Vieux (Alt-Münsterol), commune du Sundgau.

Il apprend le métier de boulanger et intègre l’Ecole Normale de Colmar où il sort premier de sa promotion. Mobilisé en août 1914, aussitôt réformé puis remobilisé en 1916, il est envoyé sur le front russe. Il est fait officier de l’armée impériale allemande en 1918 et décoré de la croix de fer de 2ème classe.

Professeur à l’école primaire supérieure de Colmar, militant régionaliste de la première heure, il est révoqué de ses fonctions après avoir signé le manifeste du Heimatbund. Il rejoint alors la rédaction de l’Elsässer Kurier, organe de presse de la tendance cléricale et autonomiste.

Il milite au sien de l’Union populaire républicaine (UPR), le grand parti social-chrétien alsacien. En 1928, le gouvernement français mène un dur combat contre les visées des autonomistes alsaciens. De nombreux militants de l’UPR (Elsässische Volkspartei), le parti catholique de l’époque, sont alors accusés de conspiration contre le gouvernement et inculpés. Joseph Rossé, qui vient d’être élu député, est déchu de son mandat, condamné à un an de prison et à cinq ans d’interdiction de séjour pour complot contre la sûreté de l’État, condamnation partagée avec son camarade de la Volkspartei Eugène Ricklin, l’ancien président du Landtag Elsass-Lothringen.

député rossé Montreux-Vieux

Amnistié en 1931, il fonde le groupe de jeunesse de la Volkspartei (Jungvolkspartei). Réélu en 1932, il participe à la création du groupe parlementaire des Républicains du centre, puis, en 1936, après une nouvelle réélection, du groupe des Indépendants d’action populaire. Il est aussi depuis 1932, directeur des éditions catholiques Alsatia.

Farouchement pacifiste et anticommuniste comme tout les cléricaux de l’époque, il approuve les accords de Munich. Soupçonné en 1939 d’être un agent de la propagande hitlérienne en France, il est à nouveau arrêté, transféré à Nancy et accusé, avec d’autres leaders autonomistes alsaciens et lorrains (les Nanziger), d’atteinte à la sureté extérieure de la France. Il est successivement transféré dans plusieurs maisons d’arrêt. Les Allemands retrouvent sa trace et le libère après la signature de l’armistice. Pendant l’occupation, il restera à l’écart de la collaboration avec les nazis, qui se méfiaient de lui, car il exerce alors une grande influence sur le milieu catholique. Lors de l’attentat contre Hitler, Joseph Rossé, alors en relation avec les conjurés allemands, est activement recherché par la Gestapo. Il passera entre les mailles du filet. Après la retraite allemande, il se présente de lui même, en février 1945, aux autorités françaises et est immédiatement arrêté. Jugé en 1947, il est honteusement présenté comme l’instigateur d’une 5ème colonne en Alsace, responsable des malheurs qui ont frappé la région pendant la guerre. Les Français ont pris leur revanche sur le camouflet infligé par les autonomistes lors du procès de Colmar de 1928. Condamné à 15 ans de travaux forcés, il décède en 1951 dans la centrale d’Eysses (prison pour collaborateurs français) dans le Lot-et-Garonne, bien loin de sa Heimet et oublié par ses compatriotes, lui qui avait tant défendu les droits des Alsaciens. Il repose en paix au cimetière de Colmar.

Commémoration Joseph Rossé, député, né à Montreux-Vieux

Joseph Rossé, député, né à Montreux-Vieux est décédé le 24 octobre 1951 dans la Maison Centrale d’Eysse(47). A l’occasion de sa création le 22 octobre, le Cercle Joseph Rossé organise une commémoration sur sa tombe Mur Nord n° 348 à 17 heures au Cimetière Ladhof à Colmar  après son Assemblée Générale constitutive

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Joseph Rossé, député, né à Montreux-Vieux, sur la voie de la réhabilitation

Joseph Rossé, député, né à Montreux-Vieux est décédé le 24 octobre 1951 dans la Maison Centrale d’Eysse(47). A l’occasion de sa création samedi 22 octobre 2016, le « Cercle Joseph Rossé » qui entend oeuvrer à la réhabilitation de ce grand Alsacien, chrétien, anti-nazi et autonomiste trop longtemps interdit de mémoire à organisé une commémoration sur sa tombe Mur Nord, n° 348 à 17 heures, au Cimetière Ladhof à Colmar  après son Assemblée Générale constitutive.

Joseph Rossé député né à Montreux-Vieux

Joseph Rossé député né à Montreux-Vieux

Cette association  aura  à cœur de réhabiliter la mémoire de Joseph Rossé, député de Colmar, qui a sauvé des camps des milliers de personnes. Il  a été l’un des plus grands éditeurs anti Nazi pendant la guerre, a protégé des juifs au nez et à la barbe de la Gestapo, et a participé au complot du Stauffenberg contre Hitler. Recherché par la Gestapo il sera finalement arrêté par la police française après la guerre, parce qu’en tant qu’autonomiste aimé et respecté, il était le plus puissant rempart contre la vague de jacobinisme et de centralisation qu’allait subir l’Alsace

L’Association est ouverte à toute personne souhaitant s’associer à cette action. Une conférence sur Joseph  Rossé aura lieu à Masevaux à l’Espace culturel Claude Rich le 18 novembre 2016 à partir de 20 h par M.Michel Krempper auteur de l’ouvrage « Joseph Rossé 1892 – 1951 Alsacien interdit de mémoire ».

Ajout:

Rosse (Joseph – Victor), cinquante-quatre ans, né le 26 août 1892 à Montreux-Vieux, directeur de la société Alsatia, demeurant à Colmar, 19, rue Voltaire, condamné le 12 juin 1947 à la peine de quinze ans de travaux forcés, dégradation nationale  à vie et confiscation totale des biens pour atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat.

JO 22 septembre 1947

7 réponses à Joseph Rossé, député né à Montreux-Vieux autonomiste

  1. Krempper Michel dit :

    Votre article rédigé sur un ton sobre est absolument excellent. Dans le cadre de mes propres recherches historiques, j’aimerais en savoir plus sur les ascendants de Joseph Rossé. Pourreiz vous m’aider ?

  2. Finalement j’ai trouvé dans différentes archives les informations familiales qui m’ont permis de retrouver ses ascendants directs jusqu’en 1610. Les principales figurent dans mon livre publié le 27 mai 2016 sous le titre « Joseph Rossé, 1892-1951, Alsacien interdit de mémoire » aux éditions Yoran. Les annexes documentaires fournissent également copie des premières pages du Ahnenpass (passeport généalogique) du couple Rossé établi en 1941.
    Ci-contre coordonnées d’un site web en cours de construction.

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