Suicide d’un gendarme allemand

Suicide d’un gendarme allemand Le cadavre du gendarme allemand qui s’est suicidé à une trentaine de mètres de la frontière française, a été reconnu pour être celui d’un.nommé Sterke, gendarme appartenant à la brigade de Dannemarie et originaire de Struth, grand-duché de Bade.

L’arme rouillée lui a été retirée des mains et, la tête presque détachée du tronc ayant été soulevée, on a constaté une petite ouverture produite par le passage de la balle, laquelle n’est pas ressortie par la boite crânienne mais a traversé la bouche et la partie postérieure des fosses nasales.

Le cadavre était tellement décomposé qu’il était difficile de se tenir longtemps à côté à cause de l’infection.

Les autorités françaises ont dû insister sur la direction prise par le projectile, afin qu’aucun doute ne subsistât et qu’il fût bien établi qu’un assassinat n’avait pu être commis dans les conditions dans lesquelles la mort de Sterke s’était produite,

Un procès-verbal en ce sens, dont les conclusions écartent formellement toute hypothèse d’assassinat, a été signé par les autorités françaises et allemandes. Après quoi la levée du corps a été faite.

DÉSERTEUR ALLEMAND

Avant de partir, les gendarmes allemands ont raconté que Sterke avait disparu dans la soirée du 5 août, après le départ du rapide de Bâle-Mulhouse-Paris, entre onze heures et minuit, alors que le service à la pare de Montreux-Vieux était complètement terminé.

Il avait été considéré comme déserteur et signalé comme tel par ses collègues des brigades chargées du service de garde frontière.

Une pequisition opérée dans les effets laissés par Sterke. avant de les envoyer à sa famille, a fait trouver une lettre dans laquelle il déclare que, rebuté par les dédains d une jeune Alsacienne de Dannemarie dont il était follement épris, il en avait assez de la vie et se tuerait. Quant au choix qu’il a fait du territoire français pour se donner la mort, on ne se l’explique autrement que par le désir d’échapper aux investigations de ses collègues allemands.

Sources : Le Petit Parisienne 23 septembre 1888