Reproches à un aspirant à la première magistrature de la localité

On nous écrit de Montreux-Vieux : Des plumes plus autorisées que la nôtre, ont donné un compte rendu de l’inauguration du Monument du 235e Régiment d’infanterie, à Montreux-Jeune, et ce n’est pas dans le but de rappeler cette inoubliable journée, que nous demandons une petite place dans les colonnes de cet estimable journal. Nous tenons seulement à faire ressortir le geste parfait de nos présidents de société. M. Catté. toujours sur la brèche. M. Buchta, chef de gare, président de la société des brancardiers de la Croix-rouge, assisté de notre excellent ami Ernest Barbier, chef de section de cette société, firent très belle figure dans le cortège et aussi ces messieurs des sociétés d’anciens combattants, engagés volontaires, légion étrangère et tous enfin. En voyant tous les drapeaux flotter, nous eûmes le frisson des grands jours.

Toutes nos félicitations à notre dévoué instituteur M. Bilher qui. avec un art parfait, fit exécuter à ses bambins un chant patriotique des mieux réussis.

Mais, à coté des éloges, il faut faire place aux reproches.

Un aspirant à la première magistrature de la localité, autonomiste notoire, quoique portant sur son bras un tatouage représentant un casque de la garde impériale boche avec en exergue « gott mit uns », n’a rien trouvé de mieux, au lieu d’aller saluer le monument des Français à qui il doit tout, de partir ostensiblement à la chasse à 8 heures du matin avec son chien. Il est vrai que tous les ans lors des fêtes de l’armistice cet individu fait tout ce qu’il peut pour désorganiser les assemblées patriotiques.

Nous excusons le chien, mais au bonhomme nous ne cacherons pas le dégoût qu’il nous inspire.

Sources le Républicain de Belfort 12 novembre 1927