Dans un article du 15 décembre 1999, il y a donc 20 ans, René Pierre raconte l’histoire de la libération de Montreux-Vieux du 27 et 28 novembre 1944 par des libérateurs français. Il raconte notamment que le 30 novembre des mines posées en traitrise par les derniers occupants faisaient quatre blessés graves dont des jeunes d’une vingtaine d’années André Bloch, Lucien De Vittori, un autre qui lui était cheminot. S’étant portés volontaires pour aller en forêt couper des troncs d’arbres destinés à tenir lieu de pont provisoire sur la Saint Nicolas, vers Montreux-Château tous trois longeaient la voie ferrée lorsque l’un d’entre eux a marché sur une mine antipersonnel qui a explosé. Lucien De Vittori a eu le corps criblé d’éclats mais est parvenu néanmoins à en alerter les secours alors qu’André Bloch et son compagnon avaient chacun un pied arraché. Théophile Huggenberger chef des pompiers de l’époque en voulant, au péril de sa vie leur porter secours, sauta également sur une mine et a du par la suite être amputé d’une jambe.
Les Allemands avaient détruits par explosifs toutes les infrastructures, ponts, routes, installations ferroviaires etc… Une administration provisoire a été mis en place avec le rétablissement du maire Catté Célestin. Les groupes locaux de FFIA commandés à Montreux-Vieux par Lucien Charbonnier collaboraient pour assurer l’ordre, et assurer diverses tâches Les objectifs prioritaires étaient nombreux, pourvoir à la survie des familles les plus démunies, mises hors d’eau des immeubles touchés par les bombardements. Plus de courrier, plus de téléphone et surtout plus d’électricité. Il fallait s’éclairer à la lampe de pétrole ou des cierges d’église. Le chauffage était au bois il y en avait suffisamment.
Il dit pour conclure que malgré toutes les difficultés connues à l’époque la messe de minuit du 24 décembre 1944 fut peut-être la plus belle messe de minuit de tous les temps.