Le saviez-vous ? Les alsaciens et le 14 juillet
Après 1871 les alsaciens avaient le droit de se rendre en France à Belfort pour participer aux réjouissances nationales du 14 juillet.
En 1889 l’administration allemande, à la gare frontière de Montreux-Vieux a constaté que dans la soirée il a fallu organiser un train composé de 34 voitures de voyageurs et le nombre de personnes tellement important qu’il a fallu deux heures au commissaire spécial et à ses acolytes pour examiner les passkarte, dont les voyageurs étaient munis.
Conséquences: retard du train, qui n’est arrivé à Mulhouse que près de deux heures après l’heure marquée à l’horaire d’arrivée.
Sources: L’Indépendant de Mascara 25/07/1889
Complément: sources L’Avenir de Bougie. L’Oued-Sahel du 23 juillet 1891
L’empressement des annexés à se rendre en France mardi 14 juillet a eu le don d’exas pérer les autorités allemandes, qui leur ont exprimé à leur manière que leurs sentiments leur déplaisaient et voici à quelles manœuvres ineptes elles se sont livrées :
Le commissaire spécial de la gare de Montreux-Vieux a usé de l’intimidation. Au dernier train arrivant de Belfort, mardi soir à huit heures, tous les voyageurs ont dû exhiber non-seulement leur laisser-passer, mais aussi leur billet. Ceux qui présentaient leur paukarte, ainsi reconnus être annexés, ont subi un véritable interrogatoire du juge d’instruction : quand étaient-ils allés en France ? dans quelle localité avaient-ils passé la journée ?
Les réponses et le nom du répondant ont été inscrits par un secrétaire. Cette vexation renouvelée à six personnes a eu pour conséquence de retarder le départ du train de deux heures. De sorte que les voyageurs allant au delà de Mulhouse ont manqué les correspondances à cette dernière station, tous les derniers trains étaient partis depuis longtemps. Beaucoup de braves gens, n’ayant pas de quoi aller coucher à l’hôtel ont dû attendre dans les salles d’attente ou à la belle étoile et l’aube et les premiers trains de mercredi.