Un montreusien mort dans le sous marin, Le Protée 2, le 19 décembre 1943

Un montreusien mort dans le sous marin, Le Protée 2, le 19 décembre 1943

(article déjà publié le 20 février 2015)

Au dessus à gauche Seiler Charles mécanicien à bord du sous-marin Le Protée 2sous sa photo. Au dessus à droite le Protée 2 photographié récemment et en dessous la photo de communion avec à gauche René Seiler et à sa droite son frère Charles Seiler

Bien triste histoire durant la guerre 1939/1945, Auguste Seiler était alors  maire de Montreux-Vieux puis réélu de 1945 à 1971. Il avait deux fils René et Charles. L’un a servi sous l’uniforme français et le second obligé de porter celui des  allemands. Auguste Seiler, tailleur de métier a été contraint par les allemands d’ écrire à son fils Charles alors mécanicien à bord du sous-marin Le Protée 2 afin qu’il rentre et qu’il porte également l’uniforme allemand sous peine de faire interner la famille entière dans un camp de travail. Charles a répondu à son père qu’il était français et qu’il ne voulait pas renier sa patrie.

le sous marin Le Protée 2
Le sous marin Le Protée 2 coulé par les Allemands le 19 décembre 1943 au large de la Ciotat.

C’est avec son vélo que Monsieur Seiler Auguste a pu envoyer et recevoir le courrier de son fils à partir d’un café de Montreux-Château. Il se déplaçait vers la France le soir après minuit avec la peur de se faire voir par les Allemands. C’est grace à sa fonction de maire et qu’un fils était soldat dans l’armée allemande qu’il n’a pas été interné dans un camp.

A la fin de la guerre René alors soldat portant l’uniforme  allemand est rentré mais le 19 décembre 1943 au large de Marseille Le Protée 2 fut coulé par un canon allemand lorsqu’il a fait surface. Seiler Charles repose dans l’épave à 125m avec 73 autres marins  sur le plateau des Blauquières près de la fosse de Cassidaigue à 20 milles de Marseille. Le bâtiment est à plat légèrement incliné, il a été retrouvé et photographié il y a quelques temps. Sur la côte un monument a été érigé portant le noms des disparus, une cérémonie est célébrée chaque année avec les familles.

C’est une bien triste histoire d’une famille déchirée mais certainement pas la seule en Alsace-Moselle.