La Fête-Dieu autrefois

La Fête-Dieu autrefois

Quinze jours avant la Pentecôte, la Fête-Dieu était l’occasion de porter l’eucharistie dans les rues. Tous les paroissiens étaient mobilisés pour sa préparation : les enfants collectaient des fleurs, en particulier les pétales de roses qui devaient tapisser le sol. Les femmes fleurissaient les autels et les reposoirs. Il y avait un autel devant l’église, au autre près de la mairie, devant les maisons Steinmetz, Dietrich, Huggenberger et certainement d’autres. Des armoires, on sortait les plus belles étoffes et les plus beaux tapis pour orner autels et reposoirs.
Cette fête avait une grande importance pour le Sundgauvien. Comme partout en Alsace, on parait les façades de feuillages, on jonchait le sol de fleurs et de verdure, ainsi que les ancêtres avaient eu l’habitude de le faire sur le passage d’un grand seigneur.
Les reposoirs étaient ornés de fleurs, les fillettes, vêtus de blanc portaient des paniers remplis de pétales de roses. Les femmes mettaient, ce jour-là, leurs plus beaux atours. Le souci vestimentaire signifie-t-il qu’on allait à la procession « pour se montrer » ? Si ce n’était pas toujours exclu, il est certain que, pour l’âme paysanne, le soin ou même la recherche qui présidait la toilette, en une occasion comme celle-là, témoignait de l’intention qu’on avait d’être jusque dans son aspect extérieur au diapason de la fête.