Le Moulin à farine de Montreux-Vieux autrefois
Autrefois à Montreux-Vieux, il y avait un moulin à farine situé au lieudit « Vers le Moulin des Beusses ». (près de l’ actuelle station de pompage ). Son propriétaire se nommait Jolidon Auguste. Ce moulin a fonctionné jusque dans les années 1840, environ. Les agriculteurs lui apportaient les grains (blés, seigle, orge etc..) qu’il devait moudre pour en extraire la farine. Il fonctionnait avec un système hydraulique et pour cela il lui fallait de l’eau. Cet élément étant indispensable, Monsieur Jolidon Auguste en avait même le monopole. Au début de la construction de la voie ferrée Paris-Bâle vers 1856 de multiples problèmes d’eau sont apparus et plusieurs demandes d’indemnités ont été déposées auprès des tribunaux y compris celle de la commune, qui par délibération du conseil municipal du 10 août 1872, a demandé une indemnité de 6 000 F parce qu’elle ne pouvait plus utiliser l’eau pour les propriétés communales.
Auguste Jolidon, malgré que son moulin ne fonctionnait plus depuis les années 1840 mais comme il possédait le monopole a été le plus ferme opposant et a demandé après un premier refus (lettre du 27 juillet 1895 du Préfet) une nouvelle indemnité de 2 000 marks. En date du 22 février 1896 il essuie un nouvel échec pour la raison que son moulin n’est plus en activité depuis un certain nombre d’années.
C’est parce qu’il y avait ce moulin à farine sur ce lieudit que la rue jouxtant ce secteur a été nommée Rue du Moulin.
Note complémentaire: En 1788 il y a une trace d’un meunier M. François SITTEO , origine : Bretten , résidence : les Beusses
Le moulin des Beusses, également connu comme le moulin des Breuleux, était déjà mentionné au 16e siècle. C’était l’un des cinq moulins de la seigneurie de Montreux avec celui de Montreux-Château, celui de Foussemagne et les deux moulins de Magny. Il se trouvait sur une dérivation de l’ancienne Suarcine, un peu en aval du confluent avec la Reppe après le plan d’eau qu’on appelle aujourd’hui le Réservoir. Contrairement aux deux autres moulins de la Suarcine (moulins du Haut et de La Caille à Magny), il avait l’avantage de pouvoir fonctionner même en période d’étiage grâce à une retenue d’eau d’environ 600 m de long sur le cours de la Reppe entre Chavannes sur l’Etang et Montreux-Vieux au lieu-dit Le Gros Etang. La chaussée (la digue) de cette retenue qui mesurait environ 150 m, se trouvait approximativement à hauteur de la Ragie St Albin, en face de la rue des Roses.
Ce moulin avait deux tournants ; la roue hydraulique mesurait sept pieds de diamètre (environ 2,20 m). Au 17e siècle, il avait été amodié (loué) à Isaac Montandon et à ses successeurs, puis au milieu du 18e à Antoine Oschwald, à Joseph Hayer et finalement à François-Joseph Griessenbacher. Après la Révolution, Pierre Lugbihl semble en avoir été le dernier exploitant. Privé d’une partie de ses ressources en eau du fait du creusement du canal Monsieur, le futur canal du Rhône au Rhin, ce moulin fut finalement racheté par l’état en 1829. Après avoir été loué à François-Joseph Sutter, il fut revendu dans un état de délabrement avancé à Henry Xavier Charbonnier en 1844. Et quelques années plus tard, il aboutit finalement dans les mains d’Auguste Jolidon.
Jean Michel Pfirsch
Admin
Daniel Lougnot Merci pour ces détails si intéressants qui viennent enrichir ma publication. J’avais vu sur le site Lisa, si j’ai bonne mémoire, qu’il y avait en 1788 une trace « d’un meunier M. François SITTEO , originaire de Bretten , en la résidence : les Beusses »