Le canal du Rhône au Rhin
Le canal du Rhône au Rhin
Réalisé entre 1792 et 1834 il porta le nom de « Canal Napoléon » puis « Canal Monsieur ». Un nouveau tronçon a été creusé de 1929 à 1932 permettant la suppression de deux écluses et d’un pont-levis.
Lorsqu’en 1928, le projet de creusement d’une nouvelle branche du Canal du Rhône au Rhin, décidé par décret du 23 février 1927, entra dans sa phase de réalisation, les paysans des « 3 Montreux » lancèrent un cri d’alarme. Ils devenaient ainsi les précurseurs des écologistes d’aujourd’hui.
On entendit alors des réflexions et propos tels que: « Ils veulent prendre nos terres et tout retourner » ou « Le finage sera détruit de même que les animaux sauvages et les oiseaux », etc.
Effectivement, quand les travaux s’achevèrent en 1933, le paysage n’était pas réellement engageant. Une importante superficie des terres agricoles avait été soustraite a sa vocation et ses parcelles entièrement rasées. Au milieu des prairies défoncées, c’était des étendues de terre pas même aplanie, et de gigantesques tas d’argile, de marne et de gravier qui s’étendaient de-ci, de-là. Ce spectacle de paysage lunaire, presque de désolation, était encore accentué par le fait que l’entreprise chargée de cette tâche de grande envergure, ayant connu des difficultés financières, avait négligé la finition. Les chantiers n’avaient pas été nettoyés, des restes de baraquements, des outils, de la ferraille, des rails, des débris de toutes sortes traînaient un peu partout. Une petite locomotive à vapeur d’une voie étroite construite spécialement sur les 5 kms sur lesquels avaient lieu les travaux, engin de fiction qui serait actuellement considéré comme une petite merveille, resta en place, à proximité de l’Auberge du Stade aujourd’hui, démoli, jusqu’à l’été 1939.
Durant l’occupation 1940-1944, les autorités allemandes incitèrent les enfants à aller récupérer les vieux métaux dispersés à cette endroit où avaient été édifiés les ateliers et dépôts de machines dans les années 1928-1933.
Puis petit à petit, plus ou moins rapidement suivant la composition des déblais, la nature repris ses droits, y compris au « réservoir » construit artificiellement au confluent de la Reppe et de la Suarcine. Entre les deux branches du canal du Rhône au Rhin , appelées respectivement le « vieux » et le « nouveau canal », en cet espace devenu en fait une île, se forma un milieu naturel composé de buissons, de taillis épais, parsemés de plans d’eau et marécages et de roselières, constituant donc la zone du « Réservoir » un vaste biotope.
Cette étendue d’eau de plus de 3 ha sert de régulateur du niveau du Canal du Rhône au Rhin. Montreux-Vieux étant le point le plus haut.
Il semble que l’apogée de cet intéressant complexe naturel se situe entre les années 1960 et 1980, où notamment, des spécialistes ornithologue avaient dénombré de multiples espèces d’oiseaux, certains même rares dans notre région. En outre, une flore très importante et variée s’y développait. A cette époque, lors des chaudes nuits de printemps et d’été, personne ne pouvait rester insensible au merveilleux chant des rossignols qui se répondaient, semblant rivaliser pour faire surgir de ces impénétrables fourrés la mélodie la plus suaves où couplets et refrains alternent si harmonieusement. Aucune chaîne hi-fi, si sophistiquée soit-elle, ne saura jamais restituer la pureté de ces chants paradisiaques. Hélas, la nuit devient de plus en plus silencieuse en la matière, cependant avec un peu de chance et de la patience on peut encore parfois accéder à ce privilège incomparable que représente le chant céleste du rossignol mystérieux.
La nature est un tout, faune et flore sont indissociables. Malheureusement les agressions de l’homme érodent peu à peu ces richesses. Il y a quelques années on brûlait encore régulièrement les roselières qui pourtant, comme chacun sait, sont de véritables réserves, notamment sur le plan ornithologique.
Le saviez-vous ? Un pont levis sur l’ancien canal du Rhône au Rhin
Sur l’ancien canal du Rhône au Rhin à l’entrée de Montreux-Jeune il y avait un pont levis qui pouvait être levé au passage des bateaux. A l’époque, comme le prouve les cartes postales il était situé sur le ban de la commune de Montreux-Vieux.
Il y a 25 ans disparaissait en novembre 1994 L’Auberge du Stade