Des cours moyens et des enfants de parents prioritaires ont réinvesti, depuis jeudi, l’école de Montreux-Vieux, en tout petits groupes. Les enseignantes s’organisent pour ne pas léser ceux qui doivent encore rester à la maison.Par Karine FRELIN – Hier à 20:30
Dans le calme, les quatre garçons quittent leur salle de classe, installée à deux pas du bâtiment central de la rue des Tilleuls. La distanciation sociale est respectée, « ce sont des grands », souligne leur enseignante Magali Pfaender. Quand ils l’oublient dans un élan propre à leur âge, elle se charge de leur rappeler doucement.
Volontaires ou enfants de soignants
Sur les 85 élèves que compte cette école primaire (maternelle et élémentaire), huit enfants sont accueillis physiquement depuis jeudi, premier jour de « rentrée » autorisé après le confinement. Ces élèves se retrouvent sur la base du volontariat des familles pour les cours moyens, ou parce que leurs parents font partie du contingent des soignants. C’est le cas de quatre CP, CE1 et CE2 regroupés dans la classe des CP.
Ils ont chacun leur table et les enseignantes ne peuvent pas toucher leur cahier pour le corriger : « On le fait en collectif, ce qui prend un peu plus de temps », relève Audrey Hertweg, qui décharge la directrice le lundi. Nicole Darcq est présente pour organiser le travail des équipes et veiller à ce que tout se passe bien. « Nous avons établi un roulement avec les collègues, nous sommes en présentiel ou en télétravail », car il faut continuer à fournir des nourritures pédagogiques aux 77 élèves restés à la maison. « Nous avons eu énormément de remerciements des parents, tout le monde a fait preuve de beaucoup de créativité en envoyant des fiches, des liens, les retours ont été positifs », remarque la directrice qui se prépare, le 25 mai, à retrouver ses CP volontaires en classe. « Pour l’instant, on consulte les parents. On verra pour le retour progressif des autres élèves, on fonctionne au jour le jour. »
Une école totalement réaménagée
Toute l’école, une vraie communale rénovée, a été réaménagée pour rouvrir : dans la cour, des croix rouges marquent le cheminement et la distanciation à respecter, mais finissent aussi par imaginer de nouveaux jeux de récré ; une seule toilette pour les filles et une seule pour les garçons sont ouvertes, désinfectées par l’Atsem après chaque passage ; dans les couloirs, des repères indiquent un mètre entre deux personnes et des flèches pour que personne ne se croise. Seules deux salles sont utilisées et l’école a été totalement désinfectée, comme le sont les tables utilisées par les élèves midi et soir. « Mais ça se passe bien, il y a une bonne ambiance », ajoutent les enseignantes.
Se projeter vers septembre est encore illusoire. Pourtant, ces premiers jours invitent déjà les personnels à réfléchir à de nouveaux modes de fonctionnement pour septembre. D’autant que l’école, à partir de la « vraie rentrée », se rapprochera, en Regroupement pédagogique intercommunal (RPI), de Chavannes-sur-l’Etang.
Pas de transport scolaire pour les élèves de Montreux-Vieux qui rentrent chez eux à midi. Leur quotidien ne change donc pas énormément. « Jeudi, on leur a expliqué comment faire », explique Nicole Darcq, avant qu’ils se remettent au travail. Dans la salle de classe, ils n’ont pas le droit de se déplacer pour travailler ensemble. Quand les plus jeunes empruntent un objet appartenant à l’école, comme un puzzle, « on le laisse sur place et il est désinfecté ». En dehors de la classe, « on se lave les mains en arrivant, avant de sortir, et quand on rentre de récré, avec de l’eau, et dès qu’on éternue ». Et on ne se mélange pas en récréation, ce qui était déjà le cas en temps normal. En trois jours, le pli a été pris !