Le dimanche des Rameaux (Palmasuntig)
Le dimanche avant Pâques, l’Eglise commémore l’entrée du Christ à Jérusalem, au milieu des acclamations du peuple qui agitait sur son passage des palmes et des rameaux d’olivier. En cette journée dominicale, la célébration de la Grand’messe est précédée d’une procession et débute avec la bénédiction des rameaux.
Le culte des rameaux bénis
La coutume de la bénédiction des rameaux est encore bien vivante dans quelques villages du Sundgau.
Bénis et appelés à conjurer les maladies ainsi que les esprits démoniaques, les bouquets de buis sont rapportés à la maison : on en suspend une tige au râtelier ou à la porte de l’étable, au toit de la ruche et au berceau du nouveau-né. La plus belle est placée à la tête du lit conjugal sur un bénitier ou sur un crucifix. En général, le buis est changé tous les ans.
Heureux présage s’il reste longtemps vert ! Quand l’orage menace, l’aïeul trempe un petit rameau dans l’eau bénite et en asperge les murs de la maison et pour éloigner la foudre, on en jette dans le feu …
De plus, dans le Sundgau, des rameaux de buis, de houx et de sapin, fixés à un bâton de plus d’un mètre avec rubans tricolores et portés par les enfants, sont bénis avant d’être placés dans les vergers ou les potagers où ils doivent attirer les forces de vie sur les plantations.
Aux perches de buis bénis, on ajoute à Kappelen par exemple, une croix rustique ou des œufs vides et décorés, tandis qu’à Lutter, on plante sur la perche une betterave et qu’ailleurs ce sont des pommes …
Enfin, au 19e siècle, à Kiffis, on plantait en terre une branche. Si elle prenait racine, un mauvais présage s’annonçait : cela signifiait que l’année serait mauvaise pour la famille. En revanche, si la branche dépérissait, cela annonçait un bonheur dans la maison !
Plus communément, on décore le crucifix de la « Stuwa » avec un rameau bénit.
Nicole Munch